Aujourd'hui je suis en congé. J'ai changé mes plans de congé des fêtes au bureau à la dernière minute pour compléter un projet avec mon équipe que nous avions constamment mis de côté suite aux demandes constantes et plus urgentes de l'entreprise. Les mois de novembre et décembre ayant été assez demandant pour les deux équipes de QA travaillant avec moi, ce dernier projet, fait par et pour nous, aura été des plus rassembleur.

La journée de congé a débuté avec un aller-retour "tôt" pour aller reconduire Nadia à son travail. Le "tôt" est relatif, car il est beaucoup plus tard que le vrai "tôt" des jours où je dois aller au boulot. Ce simple aller-retour est la moindre des choses que je pouvais faire pour "aider" dans cet horaire exigeant du patin synchronisé niveau junior. Déjà que les horaires d'entrainement sont assez difficile, l'ajout de blessures persistantes n'aide en rien.

Le seul moment de stress de ma journée fut autour du café matinal, alors que j'essayais de terminer le mot croisé de La Presse+. Je n’ai jamais fait de mot croisé de ma vie. J'ai commencé il y a quelques semaines alors que j'ai vu qu'il y avait un niveau "junior" à l'offre de mot croisé de La Presse+. Juste assez difficile pour me creuser la tête et me penser bon. Mais j'avoue qu'un jeune de 15 ans réussirait surement mieux que moi à ce niveau.

Mais mon moment de stress n'était pas relié à mon mot croisé (quoique je ne l'ai pas trouvé facile, mais c'est normal pour moi...). Il est venu de Marie, par une question:

- "Tu fais quoi aujourd'hui?"

Ouch. Moi qui m'efforçais de ne pas me poser cette question... Je n’avais pas de réponse, donc je n’ai pas répondu.. La seconde question fut mieux:

- "Tu fais un feu aujourd'hui?"

- "Pourquoi, tu travailles?"

- "Oui"

Voilà tout ce dont j'avais besoin pour me justifier dans ma paresse. Car chez moi le foyer est dans le sous-sol. Qui dit feu, dit vérifier le feu (du moins lorsqu'on le démarre), et y'a rien de mieux qu'un feu pour me justifier à "perdre mon temps" en lisant. Et plus la température du sous-sol monte, et moins je trouve de raison justificative pour "monter" en haut...


Donc j'ai passé mon avant-midi à faire du feu... et à lire. J'en ai profité pour terminer le dernier livre de Dany Laferrière, "Tout ce qu'on ne te dira pas, Mongo", que j'ai bien aimé, surtout les premières parties. Après j'ai fouillé dans mon Kobo pour voir s'il n'y avait pas un livre qui y "trainait" et qu'y m'attendait... oh! c'est vrai, j'ai oublié de vous dire que j'ai maintenant un Kobo, alors que dans le passé nous n'avions que des Kindle dans la maison.. Il faudrait bien que je vous en parle un jour.

J'ai trouvé le dernier livre de Boucar Diouf intitulé "Rendez à ces arbres ce qui appartient à ces arbres". Je n'avais jamais lu de livre de Diouf avant celui-çi. J'ai lu plusieurs de ses textes/lettres parus dans La Presse cependant, et je l'ai entendu souvent à la radio. J'en suis déjà à la moitié de ce court livre et j'aime bien sa façon de raconter. Bel hommage qu'il rend aux arbres-témoins de sa vie, d'où il a grandi. Il nous rappelle à quel point on ne s'attarde pas à prendre soin de cette nature qui nous entoure...Une belle lecture d'hiver, une belle lecture de vacance...

Mais un avant-midi de lecture au sous-sol nous oblige à "remonter" pour diner. C'est qu'avec la chaleur du foyer je me sens un peu comme en vacance dans le sud moi. À un certain moment, il faut quitter sa chaise longue et aller manger... Et il faut bouger...

Si j'étais dans le sud ça serait le moment de prendre mon cellulaire et mes écouteurs et de marcher la plage pendant de longues heures. Mais à -15 Celsius il faut faire des compromis...

Au lieu d'une marche sur la plage en maillot de bain, ça sera une marche en manteau-bottes-gants-tuques... et le tout avec un soleil radieux accompagné de mon cellulaire et de ma musique en mode "shuffle" (aléatoire) que j'aime bien de temps à autre. Si la musique est dans mon cellulaire, c'est qu'elle doit me plaire, non? (OK j'admets que la marche m'a rappelé d'enlever certains albums de Noel). Donc tous les ingrédients étaient présents pour "faire comme si" j'étais en vacances dans le sud...

Le prétexte de la marche sera quelque commission à faire à l'épicerie. Le "Provigo" se trouve à 5 minutes de chez moi en voiture, 30 minutes de marche, disons que les banlieusards de mon cartier ne sont pas nombreux à y aller à pied. Mais en chemin j'ai rencontré quelques personnes qui marchaient,.. Tous des gens à leur retraite.. Quand je vous disais que tous les ingrédients pour se croire dans le sud étaient présents...

Maintenant que je suis de retour de ma marche, il ne me resterait plus qu'à me faire un petit "drink", comme dans le sud... Tiens je viens de me rappeler que mon fils a laissé un restant de Rhum épicé dans sa chambre avant de partir pour Sherbrooke... Il l'a surement laissé pour me remercier de l'avoir ramené dimanche à son campus malgré la neige qui a causé un long délai sur mon retour... Tiens c'est décidé, ca sera un "rhum and coke" avec beaucoup de glace, parce que ma tête se croit dans le sud... et que je ne voudrais pas la décevoir..