Hier j'ai posté un lien vers une critique du livre "Foglia l'insolant" de l'auteur Marc-Francois Bernier. La critique était de Louis Corneillier du Devoir. Dès les premières critiques lues de ce livre, je savais que je lirais le livre. Tôt ou.. très tôt. J'avais mentionné dans mon message d'hier qu'il me manquait surement une journée de week-end de pluie pour justifier que je puisse entamer sa lecture.
Fuck la pluie, je vais pas l'attendre.
Je me suis procuré le livre hier quelques heures après avoir posté mon message (via Amazon/kindle). Il faisait beau, aucun signe de pluie à l'horizon (et non je n’ai pas écouté Colette de TVA). J'avais complété mes travaux autour de la maison genre fermer la piscine, sortir la souffleuse à neige du cabanon pour y faire de la place et y entamer l'entreposage des trucs d'été qu'y ne servent plus, l'automne ayant pris le dessus. Je méritais bien quelques minutes (devenu heures) de "couch potato à lire un livre. Et, en signe ultime de l'importance de l'acte de lire un tel livre, je n’ai pas pris ma tablette Android mais j'ai pris le kindle de Marie (elle ne le sait pas encore qu'elle l'a perdu pour un certain temps).

Avant d'acheter le livre chez amazon (excusé puriste, je lis en format électronique, mais vous le savez déjà surement si vous me connaissez un tantinet) j'ai visité à quelques reprises le site de la BANQ pour voir si le livre y était disponible. Je dois avouer que j'ai négligé ce site ces derniers temps, car mon fitbit m'a enlevé du temps de lecture. Et en m'enlevant du temps de lecture, ce type de lecture pour des livres et non pas le type de lecture "des internets", il m'a enlevé du temps d'aller voir le site de la BANQ pour y dénicher des nouveautés. Mais depuis que le livre sur Foglia est sorti, j'ai consulté leur site à plusieurs reprises pour y faire une recherche sur "Foglia" et voir si le livre était arrivé.
Et il n'était pas arrivé la dernière fois que j'ai regardé leur site il y a à peine quelques jours. Mais y était aujourd'hui. Ceci aurait surement dû me rendre heureux, ce ne fut pas le cas.
Ce qu'il faut savoir c'est que la BANQ est disponible à la grandeur du Québec. Donc tout le Québec y a accès. Mais la BANQ gère son offre de livre numérique comme une bibliothèque de 2000 habitants le ferait. Le livre "Foglia l'insolent" y est disponible en 4 exemplaires. 4 exemplaires pour tout le Québec. Dans le passé je regardais le site de la BANQ une à deux fois par jour si j'attendais quelque chose et je parvenais à attraper les nouveautés avant tout le monde. J'ai regardé le site il y a à peine 3-4 jours et aujourd'hui, alors que je vois le livre pour la première fois sur le site, je constate que le prochain exemplaire sera disponible... le 4 mai 2016. D'ici le 4 mai 2016 il y a 10 périodes de 3 semaines (les locations de livres sont de 3 semaines) donc il y a au moins 40 personnes qui ont réservé le livre en quelques jours à peine.
Donc il faut être de plus en plus patient avec la BANQ, les nouveautés "populaire" sont de plus en plus en courues. Du coup je me dis que le nouveau livre de Boucar Diouf que j'ai vu annoncé pour la première fois dans La Presse+ d'hier risque d'être aussi populaire le jour où il arrivera à la BANQ. On doit s'approcher de Noël avec autant de livres annoncés...
Il y a longtemps que j'ai découvert Foglia. Sois tardivement à l'adolescence où tôt jeune adulte, je ne me souviens plus. Je ne l'ai lu régulièrement qu'adulte alors que La Presse nous était livrée à la maison. Il fallait se dépêcher de la lire avant d'aller travailler, car je ne la lisais certes pas en chemin comme je le fais aujourd'hui.
Un de mes plus lointains souvenirs de Foglia, où j'ai appris à connaitre son humour et sa façon d'écrire fut à l'époque où il avait comparé Michèle Richard à "une lasagne, une tondeuse à gazon, une nageuse est-allemande déguisée en camion de pompier, et la preuve hors de tout doute que les vendeuses de boudin sont aussi des mammifères"(Wikipedia). Ce n'est pas cette comparaison qui avait attiré mon attention, mais le fait que suite à une mise en demeure de la part de Mme Richard il a décidé de s'excuser publiquement... auprès de la tondeuse à gazon (1988).
J'ai donc entamé le livre hier. Évidemment il a fallu faire quelques "manipulations" avec le livre/fichier acheté étant donné que je l'ai acheté via le Kindle de Sophie (via amazon.ca) pour pouvoir le lire sur le kindle de Marie qui est enregistré sur le site américain de la compagnie. Ce n’est pas pour voler mes propres achats que je fais ceci, mais pour en être entièrement propriétaire et pouvoir les lire comme je le veux.
J'en suis déjà au second chapitre et c'est vraiment captivant. Autant dans le propos que dans la forme. Je n'en ferais surement pas une critique. Je me sens considérablement intimidé par ce niveau intellectuel et cette qualité du français utilisai et j'ai souvent l'impression de je ne pas parvenir à apprécier tous ces textes au niveau qu'ils le méritent, sachant de plus que plusieurs de ceux-ci sont déjà une vulgarisation de textes encore plus complexe.
Mais je vous donne ici un texte du livre qui contient une citation "pur Foglia" sur sa relation avec ses enfants et qui m'a fait sourire:
Lucide, il constate le gouffre entre lui et les enfants, qu’il considère généralement «comme des êtres en devenir, et en attendant qu’ils deviennent, je les trouve plutôt inachevés, bruyants et assez inutiles» (2001). Ses deux enfants, il a voulu les rendre autonomes très vite et très jeunes, pour pouvoir rentrer tard la nuit notamment. Leur élevage aura été minimal: «comme des poulets de grain, bien nourris, bien habillés, pis faites-moi pu chier les bébés, papa est occupé» (1994). Il en parlera avec une certaine férocité en 1990, ne voyant aucune raison d’être complaisant sous prétexte qu’ils sont de la même famille:
Je vous regarde et je vous regarderai toujours comme je regarde n’importe qui dans la rue, dans la vie, sans l’ombre de la queue d’une concession, avec toute la lucidité et le cynisme dont je suis capable. Si vous devenez des babouins chromés, comptez sur moi pour vous tenir au courant…
Allez savoir pourquoi, ils se sont alors mis à me ressembler énormément. Au point, devenus adolescents, de me haïr parfois avec férocité, comme on haït, dans son miroir, cette image qui nous ressemble et qui pourtant fait tout à l’envers de nous… (1990)
Et côté provocation, je cite l'article que j'ai publié hier au sujet de l'éducation scolaire, et dont je vais surement retrouver l'extrait quelque part en lisant le livre:
Le problème du décrochage ("scolaire" dans le texte), selon le chroniqueur, provient d’une approche éducative molle, qui engendre « des enfants-mollusques qui n’ont aucune résistance à l’effort, à la contrariété ». L’école de Foglia est républicaine et l’éducation, pour lui, « vise à former des citoyens pas trop tatas et non pas à envoyer le plus de tatas possible à l’université ».